Pour la troisième fois dans son histoire le prix Russophonie récompense deux traducteurs, pour deux ouvrages exceptionnels, dans lesquels à travers la préface pour l’un, la postface pour l’autre, ils se sont fortement impliqués.

Déjà nommé au palmarès du Prix Russophonie en 2011, en 2014 et en 2018, Yves Gauthier est lauréat du prix 2022, avec la traduction de « Dersou Ouzala » de Vladimir Arseniev parue aux Editions Transboréal.

Cette parution du texte intégral jusque là expurgé par la censure soviétique, s’inscrit en droite ligne dans le parcours du traducteur attaché depuis de nombreuses années à faire connaître la Sibérie, sa nature et les hommes qui l’habitent. Elle est due aussi à la rencontre de 3 écrivains voyageurs : l’auteur, Vladimir Arseniev, l’éditeur, Emeric Fisset et le traducteur, Yves Gauthier. On devine entre ces trois là une infinie complicité et l’objet qu’ils nous offrent est un véritable trésor, tant par la beauté du texte que par l’actualité des problématiques et des valeurs qui l’animent.

Lors de la remise du prix Yves Gauthier a évoqué le destin tragique d’Arseniev et de sa famille à laquelle il tenait à rendre hommage.

Le deuxième lauréat, André Vieru est un nouveau venu dans le monde de la traduction du russe. Philosophe, écrivain, il est aussi concertiste et ce sont tous ces talents qu’il met à l’œuvre pour traduire, chez Vendémiaire, le théâtre de Pouchkine.

« Le Visiteur de marbre et autres œuvres théâtrales » est assorti d’une ample postface où il justifie son choix de traduire Pouchkine « pour l’oreille et non pour l’œil » ce qui permet à Elena Balzamo d’écrire: « ni archaïsante, ni trop moderne, la version française se maintient sur une ligne de crête délicatement dessinée – c’est beau, c’est limpide, c’est naturel, un vrai miracle ! »

Le prix a été remis ce samedi 12 février à la Mairie du 5e Paris dans le cadre des 13e Journées du Livre Russe.